Le hasard est imprévisible, surtout avec moi! (Ella)

Ah ah ah!

J`étais mort de rire. Comment est-ce que j`aurais pu ne pas l`être après ce qui venais de m`arriver! Je déambulais dans l`obscurité la plus totale depuis déjà une bonne heure. Quelques goûtes de sang me tombèrent dans l`œil et je les essuyai négligemment du revers de la main qui était elle aussi totalement rouge. Remontant jusqu`à mon front, j`essuyai également mes cheveux teinté de sang. Cela faisait longtemps que je n`avais pas ris autant. Il faut dire que les gens qui réagissent autant à mes actions sont tout aussi rares. Mais je m`étais trouver un bon cobaye, un bon gros poisson qui avait mordu à l`hameçon. Il devait être aux alentours de minuit quand mon beau gros poisson c`était présenter au bar où j`étais. Je l`avais simplement humilié, comme je fais avec plusieurs. Je ne me souviens pas vraiment de ce que je lui est fait, mais c`était hilarant! Il n`avait pas du tout apprécié et il avait attendu que je quitte l`établissement, peu de temps après. Il m`avait sauté dessus par derrière et son poids m`avais fait tomber au sol. Je me suis réveillé beaucoup plus tard, complètement hilare. Le gars m`avait abandonné dans un ruisseau à deux rue du bar où j`étais. Moi qui croyais qu`il avait une imagination débordante, je venais de me tromper. C`est de cette endroit que j`avais commencé à marcher sans trop savoir où j`allais. Mon légendaire sens de l`orientation ne marche pas dans des situations comme celle-ci, surtout quand je ne connais pas mon point d`arrivé. Je cherchais mon quartier, en trainant les pieds. Il faut dire que mon mal de crâne avait rendu mon corps 20 fois plus lourd, faisant en sorte que je produisais ces jolis petits bruits de bottes frottant contre le ciment. Une vraie mélodie! Bref, essayer de trouver son chemin dans le coin était peine perdu. Je continuais tout de même à avancer par habitude. Le sang qui coulait de ma blessure avait finalement décidé de rester dans ma tête, ça ne m`empêchait pas pour autant dans rire.

Ah ah ah!

Le simple fait de repenser au visage de ce type me rendait euphorique. Je fis encore quelque pas dans le néant jusqu`au moment où un truc dur se présenta devant mes pieds et me fit tomber à plat ventre. L`odeur de la pelouse me monta au nez. Donc, je venais de trouver une maison, car j`étais présentement allongé dans leur terrain. Je restai coucher un moment, savourant la fraîcheur du sol. Puis, je me décidai à me relever. Il faut le dire, malgré mon enthousiasme incontrôlable, la fatigue de mon corps était bel et bien présente et rendait chacun de mes mouvements pénibles. Une fois debout, je me dirigeais aléatoirement, tel un aveugle, dans cette pénombre toujours plus dense. Ils ne croient pas en l`utilisation de lumière dans cette rue ou quoi? Je m`arrêtai devant ce qui me semblait être une porte. J`approchai mon visage de la « chose » pour finalement confirmer qu`il s`agissait bien d`une porte d`entrée. Je souris. Mon sens de l`orientation me surprend moi-même! Je m`appuyai contre le rebord de la porte, étant donné que ma tête commençait vraiment à tourner. J`actionnai accidentellement la sonnette. J`espérais que cette maison soit abandonné, étant donné qu`elle ne comportait aucune lumière d`allumer, comme ça j`aurai pu l`utiliser pour dormir une bonne vingtaine d`heures en paix. Évidemment, la possibilité que les gens qui habite cette maison ne dorment était très forte, ce qui me rendait un peu impatient. J`attendais bêtement devant la porte. Cela devait être inutile, mais de toute façon je ne pouvais plus bouger. J`attendais toujours. Puis, la porte s`ouvris et je perdis l`équilibre, comme j`avais déposé tout mon poids contre cette stupide planche de bois qu`on appellait porte. Évidemment, je tombai. J`atterris à l`intérieur, il me semble, parce qu`un courant chaud m`accompagna dans ma chute. En ouvrant les yeux, je me rendis compte que quelqu`un était sous moi. Je ne pouvais pas voir cet inconnu, mais je n`aimais pas trop la situation. Je glissai sur le côté pour descendre de sur cette personne et tournais la tête pour finalement reconnaître celle sur qui je venais de tomber.

Je sentis mes yeux se fermer par eux-mêmes et je perdis contact avec la réalité. Je me sentis flotter, je ne voyais que du néant autour de moi. C`était pire que tout à l`heure, quand j`étais dans l`obscurité de la nuit. Je bougeai, mais c`était comme au ralentis.

Ah ah ah!

Je finis par ouvrir les yeux. Je ne savais pas depuis combien de temps j`avais perdu contact avec la réalité. La même personne que j`avais vue lors de ma perte de conscience, s`avérais être toujours là. Je regardais Ella avec les yeux à moitié fermé:

-Tu devrais vraiment penser à acheter des lumières… On n’y voit rien dehors!

J`étais bizarrement sérieux, pour une fois. Je continuais à la regarder et luttant contre mes paupières qui voulaient se refermer obstinément.

Assise sur un tabouret, Ella écoutait avec attention. Son père, inquiet de ses résultats scolaires avait fait appel à un professeur particulier. Depuis une heure déjà, il tentait de lui inculquer quelques valeurs anglaises, en vain. Ella regarda sa manucure et prit conscience que le vernis commençait déjà à s'écailler. Elle soupira. Un grand coup de règle sur son bureau la fit sursauter. Elle regarda son professeur, penaude. Comme elle aurait aimé être à New York ! Le défilé d'Alexander McQueen commencerait dans quelques heures et elle tait encore à Mystic falls, en train d'écouter les racontars d'un vieux bonhomme qui puait le désinfectant et qui ne cessait de répéter des mots sans queue ni tête. Ella ne comprenait déjà pas grand chose à la langue anglaise mais les mots qu'il prononçait ne pouvaient provenir de cette langue. Du japonais ? Ou du coréen ? Peut-être même que c'était un langage martien et qu'elle était étudié par des bonhomme vert, rouge et bleu ! Qui sait, peut-être même qu'ils étaient étonnés par la superbe robe qu'elle portait et qu'il se disait qu'elle serait parfaite en tant que reine de Vénus ou de Mars ! Toujours dans ses rêves, Ella n'entendit pas tout de suite le professeur qui lui posait une question.

- Pourriez-vous me citer les personnages du livre que je viens de lire ?

Ella fit mine de réfléchir.

- Vérone et … euh … Roméo ?

Le professeur secoua la tête.

- Au moins, vous avez quelques peu écouté la pièce. Vérone est une ville et j'imagine mal comment elle pourrait tomber amoureux d'un homme ! Le second personnage est Juliette.

L'homme continua sa tirade et Ella ne capta qu'un mot sur deux. L'explication de la pièce était bien plus amusante comme cela. A vrai dire, elle connaissait l'histoire de Roméo et Juliette. Une fille et un homme qui tombe amoureux et qui finisse par mourir. Comment pouvait-on déblatérer deux heures sur un livre avec un sujet si peu intéressant ? Décidemment Ella ne saisissait pas ! Elle écoutait d'une oreille en songeant à la robe qu'elle avait fait mettre de côté chez Channel. Comme elle était pressée de pouvoir l'enfiler. Son budget avait beau avoir baissé, elle pouvait toujours se permettre de s'acheter des vêtements hors de prix ! Le reste de la soirée se déroula comme à l'accoutumée. Elle traina de ci de là sans avoir de réel but. En fin d'après-midi, il était prévu qu'elle participe à une conférence sur les vins donnée par son père. Elle n'avait pas été très enthousiaste mais elle savait que c'était important pour lui. Elle l'accompagna donc, habillée d'un tailleur sobre mais élégant, espérant ainsi faire bonne figure. Ce qu'elle ignorait, c'était qu'il suffise qu'elle touche le sol d'une pièce pour l'illuminer, non pas par sa beauté -bien que beaucoup l'enviait sur ce point- mais par sa spontanéité. Ce qu'elle préférait lors de ces conférences, c'était les dégustations. Elle n'était, certes, pas alcoolique mais elle appréciait grandement le goût du vin. Certainement, le résultat des nombreux stages d'œnologie dispensé par son père ! Heureusement, lors des dégustations, Ella n'avait pas l'occasion de boire de trop et elle ne risquait pas ainsi de "boire le verre de trop !"

Lorsqu'elle rentrait chez elle, le soir pointait le bout de son nez. Elle admira quelques instants l'aquarium offert par son père. Elle ne comprenait toujours pas comment les poissons pouvaient survivre en ayant toujours la tête sous l'eau. Énigme de la nature … Pourtant, elle était bien décidée à trouver une réponse à sa question. Elle observait donc tous les soirs ces drôles d'animaux … Lorsque la sonnerie retentie, elle releva la tête. Du haut des esclaiers, elle entendit son père lui demander d'ouvrir. Elle répondit par la positive, sachant qu'il était déjà couché et qu'il ne valait mieux pas le réveiller. Elle ouvrit la porte et sentit une masse s'abattre sur elle. Sous le poids, elle se retrouva plaquée à terre. Elle ne put s'empêcher de pousser un cri de surprise. L'homme -car, oui, c'était un homme qui se retrouvait sur elle- se laissa glisser sur le côté afin de la libérer. L'homme n'avait pas l'air d'être net et, après s'être relevé, Ella recula de quelques pas. Son rire lui fit froid dans le dos. Elle avait envie de fermer la porte et de partir en courant mais la curiosité l'en empêchait. Stupide curiosité ! Enfin, il ouvrit les yeux et releva la tête. Ella le reconnut, enfin.

-Tu devrais vraiment penser à acheter des lumières… On n’y voit rien dehors! dit-il simpelemnt.

Ella fronça les sourcils et tourna la tête sur le côté.

- Jamie ? Tu m'as fais peur, s'exclama-t-elle naïvement. Il est tard ! Qu'est-ce que tu fais là, à tenter de m'asphyxier ?!

Elle l'interrogea du regard mais sa gentillesse naturelle la poussa à l'aider. S'apercevant qu'il ne tenait plus trop sur ses jambes, elle le força à entrer et l'installa sur l'un des divans. Posant un doigt sur sa bouche pour lui intimer le silence, elle lui montra les escaliers pour lui signifier que son père dormait et qu'il ne fallait pas le réveiller. Elle ferma délicatement la porte et, ouvrant le bar, en sortit une bouteille de vin rouge. Sans se demander s'il ne valait mieux pas éviter de faire boire Jamie, elle lui tendit un verre, s'en servant un elle-même.

- Dis, pourquoi tu riais comme un imbécile tout à l'heure ? C'était un peu effrayant, tu sais !

Elle avait dit ça le plus naturellement du monde. Sa candeur la rendait, tout simplement irrésistible. Elle le fixa, les yeux brillants.

Spoiler:

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